Galerie des arts visuels

Exposition

«The buzzing made by lots of bees is a magic sound to me» (Karlheinz Stockhausen)

Du 25 avril au 7 juin 2024
Worldbuilding

James Partaik

vernissage le jeudi 25 avril dès 17h

La Galerie des arts visuels présente la recherche récente de James Partaik. Cette exposition boucle une série amorcée en 2020, à l’occasion du 50e anniversaire de l’École d’art, et regroupant cinq projets d’artistes ayant marqué l’histoire de l’École: Serge Murphy, Caroline Gagné, James Partaik, Annie Baillargeon et Frédérique Laliberté. Diplômé en 1989, puis chargé de cours de 1993 à 2008, James Partaik a entre autres contribué de manière significative au développement de nouvelles technologies au sein de notre école.

Worldbuilding regroupe deux interventions in situ se conjuguant afin de créer un environnement interconnecté: tout d’abord voi(X)es, une installation sonore composée de moteurs de drones, puis asterisme, une installation interactive avec un système de lumière et d’interfaces haptiques et spatialisées.

voi(X)es propose une expérience auditive et sensorielle exploitant le son, la lumière et le vent générés par un réseau de moteurs de drones. Dispersés au plafond de la galerie, ces derniers transforment l’espace en un dispositif sonore. Chaque moteur étant muni d’une lumière DEL, l’ensemble apparaît telle une configuration de pixels en mouvement. Moteurs, hélices et sources lumineuses sont tour à tour déclenchés de manière séquentielle. Aux ronronnements des moteurs s’ajoute l’effet de brise dans certaines zones de la galerie.

Des puissantes colonnes d’air, issues des hélices, circulent autour des spectateurs et transforment l’espace en expérience multisensorielle. On passe d’une brise légère, qui caresse doucement la peau, aux vents forts et puissants qui tourbillonnent autour des spectateurs, manifestation tangible du chemin du vol invisible des drones. La galerie se transforme en une entité vivante.

Le dispositif interprète les qualités acoustiques de la galerie et active une résonance complexe et multivoque. Dans cet environnement de strates sonores et de modulations lumineuses se dessinent des trajectoires à la fois contiguës et furtives offrant la sensation de multiples déplacements dans l’espace.

Le drone demeure une réalisation technologique majeure dans le domaine du physical computing. Le physical computing implique la conception et la création de systèmes physiques interactifs à travers l’utilisation de logiciels et de dispositifs pouvant détecter et répondre au monde. Les drones incarnent ce concept grâce à leur intégration sophistiquée de capteurs, d’actionneurs, de processeurs et de systèmes de communication, leur permettant d’interagir dynamiquement avec leur environnement. Le laboratoire de recherche-création interuniversitaire Insertio (James Partaik, Luc Lévesque, Hernando Barragàn et Jaime Patarroyo) utilise des tactiques de physical computing afin d’explorer l’interstitiel, l’architecture, les arts numériques et la ville.

L’œuvre intitulée astérisme, crée lors d’une résidence de l’étudiant-chercheur Nasif Rincon au laboratoire d’insertio, se présente quant à elle comme une installation interactive permettant de contrôler un dispositif de lumières en tant qu’objets physiques. En déplaçant la source de lumière de manière tangible, l’utilisateur•trice pourra modeler, voire sculpter, l’espace de la galerie et interagir avec son architecture par la manipulation des ombres et de la lumière. Les interfaces haptiques étant connectées les unes aux autres, ce réseau permettra d’expérimenter l’interaction à plusieurs utilisateur•trice•s et la négociation d’un possible contrôle. Cette expérience de partage d’interfaces provoque en outre une conscience exacerbée des liens que l’on entretient avec et à travers l’espace.

 

À propos de l’artiste

Note biographique

Artiste interdisciplinaire, James Partaik aborde, au sein de sa pratique, les arts technologiques, les arts visuels, la musique et l’architecture. Ses œuvres ont été présentées dans des festivals, des galeries et des musées internationaux. Depuis 1990, il s’est engagé à initier et à faciliter des projets autogérés organisés par des artistes: UBCHIHICA (Chicoutimi), un centre de recherche et création en arts numériques; Insertio (Chicoutimi-Québec-Bogota), un laboratoire de recherche-création interuniversitaire formé autour de la problématique de l’architecture, des arts numériques et de la ville; SpaceKIT (Montréal-Genève), un collectif artistique tout-terrain liant architecture et programmation comme filtre pour aborder les problématiques culturelles et architecturales; Avatar (Québec), un centre d’artistes reconnu au Canada comme pionnier de l’art audio et électronique; ARQHÉ (Québec), un collectif multidisciplinaire qui sondait l’art, l’architecture, le paysage et le médiatique. Il est professeur d’art numérique et interdisciplinaire à l’UQAC où il a créé le SCAN (Studios de création en arts numériques). James Partaik est également collaborateur du projet innovant open source WIRING (wiring.org.co) popularisé sous le nom d’Arduino. Il a publié dans diverses revues, dont Inter art actuel, ainsi que dans l’anthologie publié par Artexte, S:on: Le son dans l’art contemporain canadien. Il a reçu plusieurs prix et bourses, notamment les Mérites d’architecture de la Ville de Québec (2012) pour sa conception architecturale d’un édifice à Québec. Son travail a fait l’objet de plusieurs textes dans des revues et des livres, notamment la publication de Princeton Architectural Press, Installations by Architects : Experiences in Construction and Design (2008, New York).

Site Web de l’artiste
jamespartaik.ca

Opuscule