30 mai 2025

Camille Courier, artiste-chercheure et chargée de cours au BEAP, présentera son installation «Insoumissions» dans le chœur de la Chapelle Saint-Louis de la Salpêtrière

Camille Courier, artiste-chercheure et chargée de cours au BEAP, présentera son installation Insoumissions dans le chœur de la Chapelle Saint-Louis de la Salpêtrière, dans le cadre de l’exposition Vulnérables, qui se tiendra à Paris du 24 juin au 21 septembre 2025.

Insoumissions de Camille Courier et Francine Saillant

Il s’agit d’une installation multimédia composée de portraits et dessins de grand format, créée in situ pour le chœur de la Chapelle.

Ces portraits et dessins d’architectures sont dédiés à la mémoire des lieux d’enfermement, en particulier de la psychiatrie asilaire, et à leur impact sur les personnes qui les ont habités. L’œuvre propose une réflexion sur l’utilisation des archives scientifiques dans une version qui est à la fois un acte critique et un acte de mise en lumière de ces personnes et des espaces.

Insoumissions est une œuvre qui rassemble une cinquantaine de portraits de personnes ayant séjourné longuement dans des hôpitaux psychiatriques du XIX^e aux années 1950 à la Salpêtrière et ailleurs dans le monde, incluant le Québec. En se basant sur des archives scientifiques ou muséales, souvent de minuscules photographies ou des dessins, Francine Saillant se saisit d’éléments choisis dans ces collections. Elle les adapte en vue d’une présentation en grand format. Son intervention numérique, puis dessinée et peinte conserve la force de l’archive. Elle propose au public une déambulation parmi ces portraits, disposés horizontalement, rehaussés tout en restant proches du sol de La Chapelle. L’idée est de permettre au visiteur de rencontrer ces personnes recluses et souvent effacées de notre mémoire.

Connectés aux portraits de Francine Saillant, quatre dessins de format monumental de Camille Courier seront suspendus verticalement devant les arcades du chœur de la Chapelle. Représentant des architectures asilaires en perspective, inspirées d’images d’archives, ces dessins mettent en scène ces lieux. Les vues d’espaces psychiatriques abandonnés génèrent un effet de trompe-l’œil via leur échelle. Ils sont réalisés à l’encre de Chine avec des ajouts de feuilles d’or. Ces quatre dessins misent sur une juxtaposition des murs de pierre de la chapelle existante, des archives élaborées plastiquement et de l’imaginaire lié à la maladie mentale tel que traité à l’hôpital de la Pitié-Salpétrière entre le XIX^e siècle et aujourd’hui.

Camille Courier et Francine Saillant traitent la thématique de l’exposition en combinant ici vulnérabilité et résistance par la pratique artistique.

Elles soulignent ainsi la résilience de ces personnes qui ont peuplé la chapelle de la Salpétrière.

Leur installation visualise une relation désirable entre action artistique et réflexion sur une politique du soin.

Cette œuvre s’inscrit dans le sillage d’une collaboration au long cours en recherche-création universitaire et hors les murs.

Camille Courier et Francine Saillant ont déjà créé en duo à l’occasion de plusieurs expositions comme Ombres de gestes (2022) présentée au Réseau de Recherche en Arts, Cultures et technologies Hexagram (Montréal, Canada). Elles ont aussi élaboré ensemble les œuvres des deux expositions Archéopoétique (2021 et 2022) au Musée de l’îlot des Palais (Québec, Canada) et lors du parcours d’art contemporain Illumina (2023, Québec, Canada).

Camille Courier

Après avoir fait des études de dessin et de peinture à lʼEcole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, Camille Courier, en dialogue avec ses créations présentées dans le champ des arts visuels, réalise aussi des projets d’arts visuels et médiatiques pour la scène des arts vivants (théâtre, danse). Ses environnements en dessin de grand format ont reçu plusieurs prix, et ont été exposés en Europe, au Moyen-Orient et au Canada. Enseignante à la faculté des Arts de l’UQÀM et à l’Université Laval, elle a réalisé un Doctorat en Études et Pratiques des Arts (2022) sur les relations entre gestes de dessiner, parcours d’exil actuels et émergences micropolitiques. Ses recherches ont été présentées dans des colloques internationaux et des articles spécialisés.

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