11 décembre 2024
17 septembre 2021
Dans le cadre du concours des boîtes lumineuses organisé par l’École d’art et Manif d’art, l’œuvre Traces mnésiques de Patricia Couture-Tanguay et Laurence Bilodeau est exposée cet automne devant le centre Aline-Lebel sur le boulevard Langelier à Québec.
Les artistes décrivent leur œuvre de la manière suivante. Traces mnésiques est un triptyque bidimensionnel. Les trois parties qui la composent ont été réalisées grâce à des retailles de plastique découpées dans un long ruban. Ces retailles, qui sont l’élément principal de l’œuvre, servent habituellement à l’impression de photo grâce à un processus de superposition de couleurs, avant d’être fusionnées sur du papier à l’aide d’une machine et d’un procédé thermique. Ce matériau est habituellement jeté après l’impression des photos. Il est très fragile et se dégrade rapidement. Ironiquement, le seul moyen de conserver l’œuvre créée est de la prendre en photo. Dans notre projet, nous donnons un nouveau sens à la photographie et exploitons pleinement l’idée fragmentaire et floue du concept des souvenirs. À la suite d’un long processus de sélection, les éléments qui nous ont inspirés sont déchirés puis collés à l’aide de papier collant sur un support mou de vinyle afin de créer un grand collage de différents éléments. Nous utilisons le procédé du « trop-plein » et de l’abondance dans notre composition.
L’intention derrière la création de cette œuvre est de représenter la fragilité d’un instant et de la mémoire. En effet, l’œuvre semble se dégrader et est conçue pour être regardée selon l’ordre suivant : la première image, à gauche, est composée de photos complètes, la deuxième représente des photos partielles, alors que la troisième est seulement faite de petits éléments décontextualisés. La technique de tri des images imite le processus de sélection du cerveau quant aux souvenirs qu’il conserve à long terme. Les couleurs symbolisent les émotions liées aux souvenirs représentés par les images. Par un processus idiosyncrasique, les couleurs ont été combinées et associées aux éléments afin de traduire un affect. Les différentes couches de plastique des images ont été superposées afin de mettre de l’avant l’idée que les souvenirs peuvent parfois se confondre ou se créer de toute pièce. Les trous volontairement laissés entre les couleurs sont aussi empreints d’un symbolisme : la perte de mémoire et l’incapacité à se remémorer tous les moments qui se produisent au quotidien dans la vie d’un individu.
Nous sommes un duo d’artistes multidisciplinaires et nous étudions à l’Université Laval depuis l’automne 2020. Dans notre pratique, nous dévouons un grand intérêt à l’utilisation de matériaux recyclés. L’œuvre que nous vous présentons s’inscrit dans nos valeurs et notre intérêt pour l’humain et la couleur.
Depuis ses débuts, Manif d’art développe des projets d’échanges et de coproduction qui encouragent la présence des artistes québécois sur la scène internationale et l’accueil d’artistes étrangers à Québec. Le mandat de Manif d’art est de promouvoir l’art de recherche et l’expérimentation en diffusant les travaux d’artistes s’inscrivant dans les grands courants québécois, canadiens et internationaux en arts visuels, notamment avec son évènement phare Manif d’art – La biennale de Québec.
Manif d’art et l’École d’art de l’Université Laval remercient chaleureusement le Centre artistique et culturel Alyne-LeBel pour son soutien dans la réalisation de cette exposition.
Photos: Marion Gotti