11 décembre 2024
29 mars 2018
Article paru dans Le Fil le 29 mars 2018 par Matthieu Dessureault
Professeure invitée à l’École d’art, Marie-Claude Bouthillier encourage ses étudiants à ne pas avoir peur du hasard dans le processus créatif
Marie-Claude Bouthillier est de ces artistes visuelles qui mènent une prolifique carrière. Jonglant avec la peinture, le dessin, l’installation et la sculpture, elle a présenté son travail dans des expositions individuelles et collectives, et ce, autant au Québec qu’à l’étranger. Depuis janvier, elle est professeure invitée à l’École d’art, où elle encadre douze étudiants du baccalauréat en arts visuels et médiatiques.
La Montréalaise succède ainsi aux artistes Bruno Bouchard, Chantal Neveu, Thomas Bégin et Alain-Martin Richard, qui ont occupé cette fonction ces dernières années. L’objectif de son cours est d’amener les étudiants à créer une œuvre visuelle, sonore ou écrite qui soit inédite et originale. «Les cours se déroulent sous forme d’échanges, un peu comme un séminaire. À l’Université Laval, les étudiants ont la chance d’avoir un atelier individuel. Je me promène dans ces espaces de travail et je discute avec eux. La création, c’est beaucoup d’errance, de questionnements, d’aller-retour. L’objet final du cours est davantage la recherche que l’œuvre comme telle», explique Marie-Claude Bouthillier.
L’artiste se nourrit énormément de ces rencontres. Elle s’initie à d’autres univers, notamment à celui de l’art sonore, qui lui était peu familier. «Les étudiants ont beaucoup de cordes à leur arc. Ils sont polyvalents, ils font des œuvres hybrides, ils naviguent dans des zones où je ne vais pas habituellement. C’est encourageant, stimulant et même réconfortant de voir cette relève porter un flambeau.»
À ces jeunes, Marie-Claude Bouthillier conseille d’explorer l’inconnu, de sortir de leur zone de confort, d’aller là où on ne les attend pas. Et aussi, de ne pas hésiter à recommencer une œuvre ad vitam æternam. «La création, c’est l’incertitude absolue. Il ne faut pas avoir peur de revenir sur ses paroles et sur ses actes. Les étudiants doivent apprendre à travailler en dehors de leurs habitudes, de leurs goûts et de leurs affects pour se laisser guider par le hasard.»
Ce concept de hasard se trouve au cœur de sa propre démarche. Pour ses toiles comme pour ses sculptures, Marie-Claude Bouthillier utilise des matériaux qui donnent des résultats aléatoires. «Je me place dans des situations où il y aura des accidents provoqués par la matière qui résiste. Par exemple, si je trace une ligne, j’utilise de l’eau ou un autre matériau sur lequel je n’ai pas de contrôle pour faire en sorte que la ligne ne soit pas droite. Ce handicap est devenu ma signature.»
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Une vidéo dans l’exposition permet de découvrir Marinette, une marionnette qui discourt sur de grands enjeux de la vie d’artiste.
L’artiste a un intérêt marqué pour les grilles et les autres motifs géométriques du genre.
Photo: Yan Giguère
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