Récipiendaires du Prix René-Richard (2e cycle) 2022

L’École d’art de l’Université Laval est heureuse de dévoiler le nom des récipiendaires du Prix René-Richard (2e cycle) 2022. Le jury a été unanime à souligner l’excellence en recherche-création d’Isabelle Lapierre et Philip Gagnon, tous deux finissants au programme de maîtrise en arts visuels.

 

Isabelle Lapierre – « Pragmatique et poétique, ma démarche implique plusieurs médiums, ce qui m’aide à relier des éléments de différentes natures, et à remettre en question la netteté des frontières délimitant les composantes du réel. Je me passionne pour l’écologie, que je définis par l’étude de toute forme d’être (un humain, une plante, une pierre, une idée, une émotion, du plastique, etc.) en relation avec le milieu dans lequel il évolue. Cet intérêt teinte ma perception du monde et influence l’ensemble de mon processus de création. Je privilégie les matériaux pauvres, les déchets, les objets trouvés, la matière picturale récupérée et les images de différentes provenances (revues, photos, internet, etc.) pour réaliser des œuvres qui sont le résultat d’assemblages, voire de fusion. D’un projet à l’autre, tout ce qui aura déjà constitué une œuvre sera susceptible d’être récupéré, réassemblé ou transformé pour s’intégrer à une nouvelle création. »

Depuis plus de 35 ans, le Prix René-Richard souligne l’excellence des étudiantes et étudiants de l’École d’art de l’Université Laval. Le Fonds René-Richard fait aujourd’hui partie intégrante du Fonds de l’Université Laval.

 

Biographies

Originaire de Québec, Isabelle Lapierre détient un baccalauréat en arts visuels (2007) et une maîtrise en arts visuels avec mémoire de l’Université Laval (2022). Son parcours compte plusieurs expositions solos et collectives dans différentes régions du Québec et ses vidéos furent diffusés au Québec et en France. En 2008, elle rejoint le collectif Les Fermières Obsédées avec lequel elle fait des performances au Canada et en Serbie. Elle est membre et co-fondatrice du collectif B.L.U.S.H., qui depuis 2015 se consacre à la création d’œuvres performatives alliant art sonore et arts visuels.

Crédit photo: Carole Siciak

Philip Gagnon s’intéresse au champ de l’art, ses milieux, ses institutions et son fonctionnement. Par le commissariat et l’intervention, il tente de jouer avec les manières habituelles de faire et de penser les institutions. L’interdépendance entre les agents d’un milieu y est souvent soulignée. Dans un récent projet de commissariat au Lobe (Saguenay) intitulé J’aurais vraiment aimé y être, il a entre autres forcé une horizontalité dans la hiérarchie des autorités présentes lors d’une exposition. Cette dernière, en collaboration avec Frédérique Hamelin, Manoushka Larouche et Bruno Marceau, a tenté le désœuvrement de sa propre médiation. Il est aussi conducteur de La galerie qui tuffera pas 3 ans, une galerie itinérante ayant comme lieu principal sa voiture Hyundai Accent 2004. Cette galerie, plus ou moins financée, a reçu plusieurs artistes, commissaires, chercheuses et chercheurs à travers des cercles de lecture, des conférences et des expositions. Notons le colloque de Paul Kawczak L’art québécois comme ce qui rend la vie québécoise plus intéressant que l’art québécois, qui aura bientôt lieu dans la voiture en marche, ainsi que la résidence de Camille Richard et Alexandre Bérubé, en cours jusqu’à la mort de la galerie, qui a pour but de revoir nos manières de travailler dans le milieu artistique québécois. Au cours des prochaines années, les recherches de Philip se concentreront sur les différentes postures de refus face à un système. En janvier 2024, juste avant de « partir en vacances », il résidera à Est-Nord-Est (Saint-Jean-Port-Joli) pour expérimenter avec l’idée d’une institution portative.

Natif de Saint-Félicien, « la ville de l’automobile », Philip Gagnon s’est déplacé plusieurs fois, entre autres pour compléter un baccalauréat en Intermedia/Cyber-arts à l’Université Concordia en 2019, puis une maîtrise en arts visuels à l’Université Laval en 2022. Il est présentement chargé de cours à l’UQAC et à l’Université Laval. De plus, il joue de la musique et du bruit avec plusieurs groupes à Chicoutimi, Montréal et Mirabel. Finalement, il indique avoir récemment débuté la désertion progressive et volontaire du champ de l’art.