Danielle April – Implicite – Photographie

Cette exposition aborde un univers ambigu où la réalité est souvent bien relative. Nous sommes amenés à emprunter des parcours sinueux, à déambuler dans des espaces énigmatiques sans avoir de balises fiables. Ce qui a été photographié n’est pas toujours clairement identifiable, ou même nécessairement visible. Nous sommes devant une construction d’un monde improbable en même temps que parfaitement ancré dans la texture et la matérialité des choses.

Pour tromper la conjugaison de la photographie qui se fait obligatoirement au passé, Danielle April fait converger des lieux et des moments différents, saisis, eux aussi, dans des espaces et des temps différents pour ainsi arriver à conjuguer les images au temps présent, au moment même où le cerveau opère son analyse. Son travail est une reconstruction de la matérialité; le paysage naturel et le paysage bâti sont ainsi conviés à participer à des additions de temps. Par ces compilations, elle construit une forme de stratification dont les couches sensibles seraient toutes repérables en même temps, en un seul coup d’œil.

Les paysages bâtis que sont les architectures des habitations ou des constructions qu’elle utilise sont eux-mêmes des laminages ou des palimpsestes qui révèlent le passé et le présent en un seul et même temps. Cette stratification des images a pour effet de ralentir l’œil et, dans ce temps d’arrêt, plusieurs questions se posent : Où sommes-nous exactement? À quel moment exactement? Que regardons-nous exactement? Quelles interventions ont entravé le déroulement du processus photographique? Que cela implique-t-il?

Danielle April est une artiste qui vit et travaille à Québec où elle pratique plusieurs disciplines depuis une trentaine d’année. Elle a été récipiendaire du Prix Videre en 2002 et a obtenu plusieurs bourses du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et lettres du Québec. Elle a présenté de nombreuses expositions au Québec dont «La réalité», «Domus», «Habitatio I», «Habitatio II». Elle a réalisé plus de 25 oeuvres d’art public dans le cadre de la politique gouvernementale, de même que pour des corporations privées, telles la SSQ groupe financier, la Banque Royale, Loto Québec et La Maison Simons. Ses oeuvres font partie de plusieurs collections publiques.